On s'est dit au revoir.
On a essayé de recoller les mille éclats de verre.
On a tenté de rabouter chaque petite pièce une à une, et ce, sans se couper.
On a réussi à remettre en place quelques-unes d'elles.
Mais…les autres ont fini par se briser mille fois plus.
C'était difficile depuis le début.
On vivait chacun dans notre monde.
Ou plutôt, dans notre bulle.
J'étais seule.
Tu étais seul.
Et d'une certaine façon, nous voulions le rester.
Même si on avait tendance à vouloir vivre chacun de notre côté n'empêche que l'on s'aimait.
Nous aussi on y croyait aux grandes histoires de conte de fées.
Nous aussi on désirait être de majestueux personnages qui inspirent les autres avec leur amour idéaliste.
Parce que même si on était deux indépendants, on avait tout de même envie d'être juste les deux, ensemble, collés et de ne plus jamais se séparer.
On a tenté le coup.
On a eu de bons moments. Des moments de folies.
Et de la magie.
On l'a eu notre belle et heureuse histoire d'amour.
Écrite à notre façon.
Étant donné que toi et moi, on vivait une relation différente de celle que les couples « normaux » vivent habituellement.
Pourtant, malgré cette différence, on cherchait quand même à vivre comme eux.
On a essayé.
On s'est aimé, disputé, aimé et disputé à nouveau.
Quand on était ensemble, c'était compliqué.
Et lorsque la distance nous séparait, on s'aimait.
On a vécu une courte histoire.
Aussi courte que la flamme d'une allumette.
J'y ai cru pendant un instant.
Un moment.
Juste assez longtemps pour m'attacher à toi.
À ton être.
À toutes tes petites bizarreries qui, autrefois, m'avaient charmée.
J'espérais écrire un roman avec toi.
Un roman d'amour quétaine à mort.
Non pas un maigre chapitre à ajouter à la liste de ma vie amoureuse.
Malheureusement, notre magnifique château de cartes s'est effondré.
On a décidé de se quitter.
Puisque la passion n'était plus au rendez-vous.
On a agi comme des égoïstes.
Des individualistes.
On a eu peur de perdre le contrôle de nos vies.
De se donner corps et âme à l'autre.
Finalement, on a eu peur de réellement s'engager.
Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais quand on s'est rencontré, tu m'as dit que lorsque tu entendais cette chanson d'Ed Sheeran, tu pensais à moi.
Que les paroles choisies représentaient bien ce que tu ressentais.
Tu m'as demandé ce que je répondrais si tu me répétais ces mots.
Aujourd'hui, je te le demande à mon tour :
« How would you feel, if I told you I loved you? »
Car malgré la fin de ce court chapitre, je sais que tous les deux on s'est réellement aimé et que peut-être, un jour, nos routes vont se recroiser.
Ce n'est pas un adieu.
Ce n'est qu'un au revoir.
– Gabrielle